Noir
Firmament ténébreux
J'avance à tâtons
Dans ce corps cérébral
La couleur des mots
Elle jugule le monde
La rumeur des villes
Je regarde sans voir
Tout n'est que voir
Reste que l'harmonie des sons
Et la cacophonie de leur insignifiance
Je touche la blancheur duveteuse
J'entends la rougeur de la rutilance
Moi, prisonnier
De la lumière arc-en-ciel
Le monde n'est que mort
J'existe sans vivre
Au-delà du soleil aveuglant
Au-delà de mon être tactile
Au-delà de mon savoir auditif
Je sais car je sais
Noir
Toujours et encore noir
Ma main effleure les formes
Mes sens connaissent le bleu océan
Et reconnaissent le vert feuille
La nature est à moi
Et je cours avec toi
Dans cet endroit appelé mystère
Nous sommes deux dans cet univers
Je suis aveugle et toi, non