J'ai dit adieu aux relations toxiques: mon récit de libération et de courage!
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J'ai dit adieu aux relations toxiques: mon récit de libération et de courage!

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J'ai dit adieu aux relations toxiques: mon récit de libération et de courage!

Dans ma vie, j'ai eu à mettre un terme à des relations avec des personnes toxiques à plusieurs reprises. Dans certains cas, tout allait bien au début, mais après quelques semaines ou quelques mois, voire quelques années, j'ai fini par déchanter. Je me suis rendu compte que certaines personnes étaient négatives pour moi et j'ai donc dû mettre un terme à notre relation, parfois de façon déchirante. Voici mon histoire.

La première fois que j'ai mis un terme à une relation toxique, j'avais dix-sept ans. J'étais jeune et naïve. Je sortais avec un jeune homme, Pierre-Yves (nom fictif), qui avait plusieurs comportements déviants : il se vantait continuellement d'exploits nettement exagérés ou complètement faux, il dénigrait sans cesse tous ceux et celles qui étaient différents de lui et il se moquait ouvertement des victimes de l'inceste et de la pédophilie. Il disait : « Je ne suis pas la personne la plus extraordinaire du monde, mais je suis une des personnes les plus extraordinaires du monde. » Ce faisant, il se croyait modeste, mais en fait, il était très vantard et méprisant. Il se moquait constamment de moi devant notre groupe d'amis en disant que j'étais obsédée par son argent alors, qu'en fait, il était pauvre et que, moi, je viens d'une famille aisée. Nous avons commencé à sortir ensemble parce que Pierre-Yves l'avait décidé sans me demander mon avis. Je n'étais pas d'accord, mais comme j'avais de la difficulté à m'affirmer, je l'ai laissé faire. J'ai cherché pendant plusieurs semaines à mettre un terme à notre relation, mais je ne trouvais pas le courage de le faire. Pierre-Yves était d'un naturel agressif et coléreux, j'avais donc peur de lui. Un soir, je suis débarquée en pleurs chez lui en lui disant que je l'avais trompé, ce qui était faux. Je voulais seulement ne plus jamais le revoir, tant il me faisait peur. Il était très fâché, il a déversé sa colère sur moi, mais, au final, je suis sortie avec le sourire, contente de m'être débarrassée de lui une bonne fois pour toutes. Je ne l'ai revu qu'une seule fois, dans l'autobus. Je l'ai ignoré et je suis sortie de cet autobus soulagée de ne plus avoir cet homme narcissique dans ma vie.

Pour me sortir de cette relation, j'ai dû faire une action qui ne me conviendrait pas en temps normal : mentir. Je savais que si je disais la vérité, Pierre-Yves ne me croirait pas. À chaque fois que quelqu'un le critiquait, Pierre-Yves rétorquait que son interlocuteur était jaloux de lui. Il n'acceptait jamais la critique, considérant qu'il était une des personnes les plus extraordinaires sur terre. Pour le quitter, j'ai dû cibler son point faible : son orgueil. Je savais que si je touchais cette corde sensible, il allait aisément me fuir, moi qui n'aspirais qu'à vivre dans la paix et la joie. Après notre rupture, je me suis jurée de ne plus jamais sortir avec une personne aussi égocentrique et méchante, ce que j'ai réussi.

La deuxième personne toxique que j'ai dû sortir de ma vie est mon propre frère Ézékiel (nom fictif). Enfant, il avait de sérieux troubles du comportement. Il me traitait de noms, me volait mes effets personnels et me frappait. Adolescent, il est tombé dans la drogue. Adulte, il a passé sa vie à alterner entre la rue, la prison et le squattage. Quand j'avais vingt-et-un ans, j'ai choisi de ne plus avoir de contacts avec lui, tant il était violent et toxique. Certaines personnes dans ma famille m'ont reproché mon intransigeance, mais je ne cherchais qu'à me protéger. Un jour, il m'a même menacée de m'arracher la tête. J'en ai eu assez. Je me suis réfugiée ailleurs pendant plusieurs semaines et j'ai complètement coupé le contact avec ma famille. J'étais exaspérée d'avoir à gérer les problèmes de drogue et de comportement de mon frère. Le reste de ma famille a également coupé le contact avec lui à ce moment-là. Je suis revenue vivre chez mes parents et je n'ai revu mon frère qu'une ou deux fois après. Quand sa fille est née, je m'en suis beaucoup occupée. Il m'a téléphoné pour me remercier. À ce moment-là, j'ai fait la paix avec lui. Je me suis rendu compte qu'il devait être atteint d'un trouble mental. Je pense encore aujourd'hui qu'il aurait dû être interné. Quoi qu'il en soit, il est décédé d'une surdose d’opioïdes deux ans plus tard.

Pour mettre un terme à notre relation, j'ai dû déménager et couper les ponts avec mon frère. Ça n'a pas été facile, puisque malgré tout, c'était un membre de ma famille. Mais je ne l'ai jamais regretté. J'ai pensé d'abord et avant tout à ma sécurité mentale et physique. Je n'aspirais qu'à vivre en paix, mais avec lui dans les parages, c'était impossible. Aujourd'hui, sa fille est un soleil dans ma vie. Ma nièce est la plus belle chose que mon frère ait faite de sa vie, et pour cela, je l'en remercie.

La troisième personne toxique que j'ai mis hors de ma vie était une amie, Coralie (nom fictif), qui se plaignait constamment de tout et de rien. Elle chialait tout le temps. Au début, je ne l'ai pas remarqué, tellement j'étais contente d'avoir enfin des amis dans ma vie. Mais un jour, je suis partie en fin de semaine de camping et de pêche avec Coralie. Elle a tout critiqué tout au long du voyage : la nourriture peu goûteuse, l'emplacement de camping gratuit, la pêche infructueuse, l'automobile désuète, la température fraîche, la plage à l'eau brunâtre, etc. À chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, elle se plaignait que tout allait de travers alors que moi, j'étais satisfaite de prendre un grand bol d'air frais avec une amie. Je me délectais de notre situation puisqu'elle me permettait de décrocher des études et de la technologie le temps d'une fin de semaine. À la fin de notre voyage, en revenant, j'ai fait part à Coralie du fait qu'elle maugréait tout le temps. Elle m'a rétorqué que tout était de ma faute. Je n'en revenais pas! J'étais une des seules personnes qui acceptaient d'être son amie, étant donné sa mauvaise humeur continuelle, et Coralie prétendait que j'étais responsable de son comportement! En revenant chez moi, je lui ai écrit un long courriel dans lequel j'expliquais en long et en large pourquoi je ne souhaitais pas la revoir. Coralie avait dépassé les bornes. Après six ans d'amitié, j'ai dû mettre un terme à notre relation avec un pincement au cœur. Je me suis rendu compte que jamais elle ne changerait. Elle était foncièrement négative, et son pessimisme rendait tout le monde exaspéré. Je ne l'ai jamais revue.

Après avoir mis fin à ma relation toxique avec Coralie, j'ai fait part de ma frustration à mes deux meilleures amies de l'époque, les sœurs Laverdière (nom fictif). L'aînée, Julie (nom fictif), était une jeune femme très axée sur les apparences. Elle parlait souvent de ses vêtements, ses chaussures, ses bijoux, son maquillage, sa coiffure, sa minceur... La cadette, Anne-Sophie (nom fictif), était plus intelligente et plus profonde. Elle était la leader des deux sœurs. C'est à elle que je me suis confiée concernant mes problèmes avec Coralie. À ma grande surprise, Anne-Sophie m'a rétorqué que je n'avais pas le droit de mettre fin à mes relations d'amitié. Elle m'a cité des versets de la Bible hors contexte sur le divorce pour me persuader de renouer avec mon ancienne amie. Étant la fille d'un pasteur baptiste, elle était convaincue qu'il est interdit dans la religion évangélique de mettre un terme à toute relation, aussi toxique soit-elle, dixit son père. Je n'en revenais pas! Selon elle, j'étais obligée d'être amie avec Coralie pour toujours, comme j'étais obligée d'être amie avec elle et sa sœur pour toujours. Je n'avais pas le droit de m'affirmer et de mettre un terme à une amitié si je le désirais, même avec de bons motifs. J'ai alors compris que, selon elle, j'étais obligée d'être constamment soumise aux autres, le respect n'étant pas une valeur prônée par les évangéliques. J'ai tout de suite compris que mon amitié avec elle et sa sœur ne reposait pas sur de vraies bases, c'est-à-dire le respect, la confiance et la liberté. Selon la famille Laverdière, j'étais obligée d'être amie avec eux pour la vie, je n'avais pas de libre arbitre, j'étais un jouet dans leurs mains puissantes.

La même journée, j'ai perdu trois de mes quatre meilleures amies parce que je me suis affirmée, ce qui est interdit chez les évangéliques. J'ai eu beaucoup de peine, ce soir-là du mois d'août. J'avais vingt-six ans, et j'ai commencé à comprendre que le milieu évangélique était toxique. Les croyants évangéliques sont souvent de bonnes personnes bien intentionnées, mais leur endoctrinement religieux fait en sorte qu'ils manipulent les autres de la même façon qu'ils sont eux-mêmes manipulés par leur églises. En cela, ils sont à la fois victimes consentantes et bourreaux de leur entourage. Cet épisode m'a permis de réfléchir sur mes vraies valeurs. Ce soir-là, je me suis jurée de remettre en question tout ce qui m'était enseigné chez les évangéliques, en particulier tout ce qui a trait aux valeurs et aux comportements. J'ai changé d'église quelques semaines plus tard, et j'ai finalement tourné le dos aux églises évangéliques deux ans plus tard. Avec le temps, j'ai compris que le milieu évangélique en tant que tel était toxique.

Après ma déconversion, entre l'âge de vingt-huit et trente ans, tous mes soi-disant amis m'ont servi le fameux monologue qu'ils font à chaque fois que quelqu'un quitte leur mouvement religieux : «Si tu restes dans l'église, une pluie de bénédictions s'abattra sur ta vie et ta place au paradis sera garantie.» Il s'agit évidemment de fausses promesses, une technique de manipulation très utilisée par les sectes. Voyant que leur charabia n'avait aucun effet sur moi, mes soi-disant amis ont tous enchaîné: «Un grand malheur s'abattra sur toi et Dieu te torturera en enfer pour l'éternité si tu quittes.» Encore de la manipulation! Cette fois, c'est la technique des fausses menaces. Tous ceux et celles qui ont tenté de me berner de la sorte, je les ai jetés hors de ma vie. Au fil du temps, j'ai dû mettre un terme à mon amitié avec douze évangéliques.

La seule croyante qui ne m'ait jamais promis quoi que ce soit et ne m'ait jamais menacée s'appelle Emmanuelle (nom fictif). Quand j'ai quitté sa religion, elle m'a tout simplement dit qu'elle m'aimait peu importe ce en quoi je croyais. Emmanuelle incarne ce que devrait être le conservatisme religieux au Canada : une croyance en des valeurs traditionnelles dans le respect et l'amour. Je n'ai jamais entendu Emmanuelle parler en mal des homosexuels, des transgenres, des musulmans, des athées ou de n'importe quel autre groupe de la société. Elle-même a déjà vécu de la discrimination, étant autochtone. La mère d'Emmanuelle a même déjà défendu une collègue de travail lesbienne contre des hommes machos au travail, même si la dame s'oppose au mariage gai.

Au fond, même si Emmanuelle et moi divergeons de points de vue à bien des égards, nous partageons le même amour du prochain et le même amour pour le Seigneur Jésus, et c'est pourquoi notre amitié dure depuis près de quinze ans. Si je retiens une seule bonne chose de mon passage chez les évangéliques, c'est mon amitié solide avec ma précieuse amie Emmanuelle.

En conclusion, il est parfois difficile mais nécessaire de mettre un terme à une relation avec une personne ou un groupe de personnes. Si on se sent mal à l'aise avec certains, il faut parfois arrêter de les fréquenter, il faut songer à se protéger émotionnellement et physiquement, même si cela nous déchire le cœur.



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